Les 9 cercles de l’enfer
Le projet Commedia débute en 2021 et puise son inspiration dans La Divine Comédie de Dante ainsi que dans le travail extraordinaire de gravure de Gustave Doré. Il reprend les grandes lignes du poème et livre une interprétation de l’Enfer à travers 135 images réparties en neuf séries (actuellement 45 images).
Les cercles de l’Enfer sont neuf zones circulaires, concentriques et superposées, constituant l’Enfer imaginé par Dante Alighieri et décrit dans la première partie de La Divine Comédie. Dans chaque cercle sont punis ceux dont la vie fut entachée d’un type bien défini de péché. Chaque endroit possède un châtiment distinct infligé à ses résidents.
Chaque cercle est représenté en trois parties, dont la dernière évoque systématiquement le Styx, rivière mythique transportant les âmes des damnés à travers l’Enfer. Il s’agit ici d’une liberté prise par rapport à l’œuvre originale, où le fleuve ne traverse pas les différentes zones.
En complément de la photographie, qui reste absolument fondamentale, j’utilise diverses méthodes pour produire ces images : la 3D, le collage, et l’intelligence artificielle.
Le choix de ces différentes techniques n’est pas anodin et sert directement le propos de ma série : qu’est-ce que l’Enfer ? Comment le représenter ? Comment les âmes qui habitent ce lieu le perçoivent-elles ? Comment le spectateur lui-même le perçoit-il, et quelle est sa propre vision de l’Enfer ?
Je mêle ces éléments entre eux de sorte à brouiller la frontière entre le faux et le réel, à interroger le spectateur, à le troubler, peut-être même à le tromper.
L’intelligence artificielle est probablement la technique utilisée la plus controversée. Le fait de s’en servir dans une série réalisée par un photographe est d’autant plus discutable. L’impact présent et futur de cette technologie sur les métiers de l’art — et plus largement sur le monde — n’est-il pas, finalement, une forme d’Enfer ? N’est-ce pas, au fond, le meilleur outil pour servir mon propos ?